Malgré les vents contraires ...

Je sens le déracinement sous mes pas faire craquer le plancher ... Si mes pieds restent ancrés, le sol est en constante vibration et en flagrante fluctuation ...

J’ai voulu te fuir pis finalement c’est toi qui as fait l’échappée belle quand j’ai osé faire face ... Ou c’était toi ? Bref je sais plus vraiment ...

Mes mots sont un pas de trop, un pas obscurci, un trop plein d’amertume, un trop plein de goût, un peu trop coloré, un peu trop assaisonné ...

Et puis le silence, et puis l’absence ... Et puis l’ignorance, et puis le vertige ...

Quand saurais-je enfin taire, le silence absolu de toute pensée enivrante de nos ébats hypothétiques, de nos farouches lendemains futuristes qui n’ont jamais su existé ni nous turlupiner. Tu es mon grand mystère, mon sacré numéro, mon équilibriste qui perd le fil ... et qui pourtant se défile, j’ai perdu la bobine ... ou bien c’est l’inverse ?

A bien faire l’analyse de nos pas convergents vers une belle fuite en arrière, j’ai assimilé nos erreurs. J’ai intégré nos processus magiques et secrets pour créer ce qui n’aurait jamais pu exister si l’on savait juste s’écouter.

Je t’envoie mon mea culpa, je t’envoie mon message, comme une bouteille dans l’océan, qui parcourrai plusieurs fois le tour du monde ... On aura su faire naufrage, au lieu de s’accoutumer cher coéquipier, cher adversaire, les vagues étaient bien trop hautes, on a dérivé du mauvais côté ...

Je rencontre d’autres aventuriers mais aucun me donne le tournis comme toi, ils me font tantôt tourner la tête, puis ils virent de bord ... Reste que tu es le seul à savoir me faire naviguer à nouveau vers toi, malgré des vents contraires et ce même en pleine tempête ...

Je t’envoie mon mea culpa et l’espoir qu’un jour on retrouve nos pieds sur la terre ferme, que nos routes convergent vers un beau sommet et qu’on domine non pas l’un sur l’autre mais qu’on irradie de notre grandeur suffisamment de lumière pour influer notre monde d’amour inconditionnel.

Ecrit par Angélique Cointet